dimanche 19 octobre 2014

Petit garçon...


Le début de matinée a été très (trop) calme, puis plusieurs familles sont arrivées tout d'un coup et le mouvement s'est installé.

Il y a là un petit garçon de deux ans et demi en pleine période de revendication et d'affirmation.

Il n'accepte aucune contrainte. C'est un sacré défi pour la puéricultrice d'arriver à le peser et à le mesurer alors que lui a plutôt décidé de jouer dans la piscine à balle ou de partir à la découverte du Centre Médico-Social en couche-culotte !

Maman voudrait bien se faire écouter mais elle donne l'air de tant redouter le NON de son fils qu'elle lui pose les questions en espérant obtenir son acceptation.
Forcément le résultat n'est pas très concluant !

Alors par moment, elle essaie de l'attraper de force pour le ramener en salle de puériculture mais, face à ses hurlements, elle renonce vite à tenter de lui imposer quoi que ce soit, haussant les épaules avec un sourire mi-amusé, mi-désolé :
« Il ne veut pas hein ! Il en a du caractère hein. Pfff, les enfants à cet âge là, c'est pas facile ! »

Et petit garçon est finalement bien seul, enfermé dans cette lutte où en gagnant, il perd tant...

D'autres enfants sont là qui attendent également leur tour. Une petite troupe s'est constituée qui a investi le toboggan et la petite table où sont posés les livres.

Hop, une descente en toboggan, hop, hop, une cachette sous le toboggan... tiens ! Un livre !
Tiens, tiens ?! Plein de livres ?! Un joyeux commerce s'installe avec les petits lutins poche de l'école des loisirs...



Je le regarde...
je te le passe...
tu me l'arraches des mains...
« moi je veux celui-là ! »
« ouh là là ! Il y a un loup ! »...
« ça fait peur les loups ! »...
« moi celui là, je l'ai à mon école »
« moi ma maîtresse, elle en lit des histoires.... »
« titine, titine !! »
« y'a un loup !! »
moi « Et tu as vu ? Il s'habille le loup.. »
« c'est jaune ! » ...

Petit garçon, dans son énième fuite de la salle de puériculture, s'est arrêté devant le toboggan, et il observe ce joyeux manège.
Il voudrait bien en être ! Se faire une place ! Alors il grimpe et sûr de son bon droit, bouscule les enfants avec énergie...
Mais les autres l'ignorent parce que nous avons commencé à regarder ce loup sur fond jaune qui intéresse tant l'un d'entre eux.

Temps d'arrêt chez petit garçon, la situation lui échappe...

Il reste à proximité, nous observe mais ne s'approche pas malgré mes sourires et les encouragements de maman.
Le mouvement reprend sur le toboggan puis petit garçon part en consultation (en hurlant). Pour certains c'est l'heure du départ et pour d'autres le moment d'aller voir la puéricultrice pour se préparer.

Le calme se fait, un peu de disponibilité pour une maman et quelques comptines pour son petit bébé.

Quand petit garçon sort de la consultation, une fois rhabillé, il s’arrête devant le toboggan vide.
Un temps de pause, d'observation du calme tout autour, et il entreprend l'escalade avec un sourire conquérant ! Et son regard brillant qui balaye toute la salle d'attente semble affirmer à tous sa supériorité « Ah, ah ! J'y suis ! Tout en haut ! J'ai gagné la place ! »

Tiens ! Il reste un livre sur la plate forme...Un loup, sur fond jaune...
Petit garçon se pose, finalement ! Et puis il commence à tourner les pages.

Je m'approche et je commence à lire les pages qu'il choisit, il m'observe et après un temps d'hésitation (je me suis appliquée, j'ai fait mon plus beau sourire!), il choisit de continuer (ouf!).
Il regarde un bon moment ce loup qui va le croquer... puis il descend du toboggan, va prendre un autre livre et remonte s'installer sur la plate forme de ce toboggan absolument magique.

Il va ainsi regarder :

Puis il reprendra le loup de Bénédicte GUETTIER.
« Il l'aime bien celui là on dirait » a dit maman.
« Ça fait du bien qu'il se pose un petit peu, c'était pas facile aujourd'hui. »

Et puis c'est l'heure du départ.

Bonne journée et à bientôt petit garçon ! 




Je m'habille et je te croque...




Tiens un loup!

Et sur fond jaune, il attire bien le regard...

Et il s'habille ce loup page après page.

Caleçon (craquant)...

Chaussettes...

Pantalon...

Tee-shirt...

Mais quand il aura fini? Que va-t-il se passer?

"Je m'habille et je te croque"
Bénédicte GUETTIER - École des loisirs.

Pablo le petit pirate...




Le commentaire du site Nathan:

"Pablo le petit pirate n'a peur de rien ! Mais qui l'aidera à faire fuir un gorille en colère ? A trouver son chemin sur l'île déserte ? Et à ouvrir le coffre au trésor ? Toi, peut-être ?"

"Pablo Pirate" Auteur: Pakita - Illustratrice: Laure du Fay
Éditions Nathan - collection: mes histoires douces.

jeudi 16 octobre 2014

Venir d'ailleurs, grandir ici...

Je voudrais vous faire partager ce blog tenu par Sylvie Blanchet sur le journal La Croix.

Pas d'affolement, il ne s'agit pas thématique religieuse (La Croix est un journal catholique), mais c'est bien d'éducation dont il est question ici.

Sylvie Blanchet est rééducatrice en RASED (Réseau d’Aides Spécialisées aux Enfants en Difficulté), elle intervient donc à ce titre en milieu scolaire dans "un quartier réputé sensible".

C'est son expérience et son regard qu'elle partage à travers ses billets. Regards sur les enfants, sur les familles, sur les systèmes institutionnels, sur ces enfermements qui touchent ces publics défavorisés, et les sourires et les espoirs qui font avancer.

Si mes interventions n'ont rien de scolaire, je retrouve dans les lignes de ce blog des descriptions pertinentes, des visages que j'aurai pu croiser dans mes salles d'attentes, et les interrogations qui animent toute personne qui se met en position d'accompagnateur même pour un instant aussi court soit-il.

Sylvie Blanchet est l'auteur au éditions Chronique Sociale de "Enfances populaires, invisibles enfances".  
(que je vais essayer de me procurer... pour mieux pouvoir vous en parler bien sur!)

Pour la présentation de l'auteur cliquez:   ICI

Et pour le blog, c'est par  LA !

Bonne lecture!



jeudi 9 octobre 2014

Jeux vidéos vs livres??


Quelque part dans le sud de la France, en ce début d'automne, des professionnels de divers horizons, des bénévoles, intervenants dans le secteur de la petite enfance, se sont retrouvés sur proposition du Conseil Général, pour une réflexion sur la place du numérique dans la vie des tout-petits.

A cette occasion nous avons pu entendre et échanger avec plusieurs intervenants.

Dont Mme Vanessa Lalo :

« Psychologue clinicienne chercheuse, Vanessa Lalo s'interroge sur les nouveaux médias numériques allant des jeux vidéos aux serious games en passant par les réseaux sociaux.
Elle a travaillé avec Serge Tisseron et s'intéresse de près à l'enjeu du numérique chez le tout-petit et plus généralement à son impact au sein de la famille. »

Son intervention a été des plus passionnante bien qu'assez éloigné de l'univers de la petite enfance (qui a été plus abordé par d'autres intervenants).
Elle a posé les bases pour un changement de regard sur ces nouvelles technologies parées de toutes les vertues ou bien présentées comme responsables de tous les dangers.

Voici les quelques éléments que j'ai relevé. Cela de façon simplifié, mais qui peuvent donner des pistes pour aborder ce thème ou approfondir des recherches personnelles.

Voici également le lien vers son site pour accéder à une présentation plus complète de l'étendue de ses travaux:



et voici donc mes notes :
  • En français, un seul terme pour désigner le jeu alors qu'en anglais deux notions sont différenciées  
    gaming : le jeu, les règles.
    playing : l'activité de jouer.

  • Le jeu est la première activité de l'enfant avec la découverte de son propre corps, ce qui va participer de sa construction identitaire.

  • Pourquoi jouer ?
     - prendre conscience et accepter la réalité qu'on ne maîtrise pas toujours.
    - découverte d'un espace potentiel (dans le jeu tout est possible) - intégration de cet écart entre plaisir et réalité et pouvoir en jouer.
  • Le jeu est un miroir grossissant de la construction de la personne. L'observation en situation de jeu va donner des informations importantes pas toujours accessibles en entretien.

  • De la même façon, on peut observer l'investissement (ou non investissement) de l'avatar. Ce qui était un simple pion nous représentant sur un plateau de jeu est devenu figurine puis un avatar modulable. Les choix dans cette personnalisation vont donner des éléments importants : comment la personne se voit ? Comment veut-elle se montrer aux autres ? (est-ce que cela relève des failles?). On peut le rapprocher de ce qu'adolescents (ou adultes) donnent à voir sur profil facebook : que donne-t-on à voir comme image de soi?

  • Les jeux sont construits selon une grille classique :
    - les règles
    - les objectifs
    - éléments perturbateurs (obligent à se réajuster, ce qui constitue l’intérêt de la partie)
    - interactions, gratifications
    - histoire, univers (graphisme, univers sonore)
    - engagement, immersion par le corps.

  • Attention, souvent ce qui attire notre regard c'est le graphisme, l'univers sonore qui vont nous donner un première impression, axer notre jugement sur le jeu (violent ou inoffensif). 

    MAIS c'est bien au contenu qu'il faut être attentif ! Quelle est la mécanique du jeu ? Quelles sont les valeurs véhiculées ? Est-ce un jeu de destruction ? De construction ?
    Exemple donné : angry bird, graphisme inoffensif et pourtant il s'agit bien de tuer des cochons !

  • Théorie du FLOW, apport de la sociologie et reprise (contre toute attente) par tous les professionnels des jeux.

    Trouver l'équilibre entre une ligne « compétences » :
    trop difficile = décrochage trop facile = ennui

     Et une ligne « challenge » :  
     trop difficile = anxiété trop facile = décrochage

Un bon jeu sera celui qui trouve un équilibre avec des gratifications suffisantes par la réussite grâce à la maîtrise des compétences et qui proposera des challenges de difficultés atteignables.

  • Exemple de Minecraft, qui sollicite à la fois des connaissances et de la créativité.
  • La grande phrase du jour (pour moi!) : les jeux vidéos sont des outils comme les autres
    Ils ne présentent pas de dangerosité intrinsèque ! Mais la grande question sera que va-t-on en faire ? Un jeu pour quel usage ? Quel est le principe que l'on veut y apposer ?
    Pour avoir la paix ? Pour partager ? Pour se défouler ? Pour extérioriser une agressivité ? Pour se protéger du réel ?... etc liste aussi longue que les situations de vie. Le numérique et son utilisation viennent bien s'inscrire dans le réel, donner à voir du réel d'une façon différente. Par exemple le mode de jeu : seul, en équipe ? En compétition, en coopération ?...

  • L'intervenante attire notre attention sur les jeux « dits » sociaux, … qui ne sont pas des jeux car ils ne font pas appel au plaisir, à l’acquisition de compétences mais dont le but est exclusivement commercial : jeux qui frustre, pas de gratification, confrontation à un but inatteignable seulement pour déclencher des achats. (candy crush...)
  • « Quand c'est gratuit... c'est que c'est vous le produit ! »
  • Terme d'addiction galvaudé, on préfère parler aujourd'hui de consommation excessive à un moment donné . Et attention aux étiquettes qui enferment.
    Ex : un problème pour un jeune à un moment donné sera un mal-être, sa solution se réfugier dans le jeu vidéo en ligne. Au final ce qui est une tentative de solution à ce moment là pour le jeune pour ne pas se laisser envahir par la dépression (position active, jeu en réseau donc échange avec d'autres même sous couvert d'anonymat), peut être intensif mais passager.
    A l'inverse si l'étiquette des adultes se pose sur addiction : ce qui devient le problème c'est le comportement excessif qui est décrit comme identité définitive donc devient le problème à régler et on va alors passer complètement à coté du mal-être qui était bien le problème initial.
    Importance d’entendre la souffrance qui s'exprime et la tentative de solution à ne pas dévaloriser mais à accompagner.
  • Les chiffres du jour... pour lutter efficacement contre les préjugés !
    80% des français jouent aux jeux vidéos dont 52 % de femmes
    la moyenne d'âge du joueur est de 41 ans, et la moyenne de jeu est de 12 heures par semaine. (on est loin de l'ado boutonneux enfermé dans sa chambre!)

  • Le rôle des réseaux sociaux dans le rapport au temps et à l'espace, très décriés et pourtant s'inscrivent dans une modification du rapport spatio-temporel engagé avec le progrès sur un continuum : développement du transport voiture, avion, apparition des communications téléphone, internet...
    Aujourd'hui: apparition de l'immédiateté : nouvel apprentissage à faire pour gérer. Quelles règles on se fixe ? Question de volonté, de choix personnel. (Quelles règles pour nos enfants... et pour nous mêmes ! Qu'est ce qu'on propose à nos enfants à coté ou en parallèle ? Quelle qualité de relation si nous nous laissons nous-mêmes envahir par la connexion toujours possible?)

  • Et avec les 0-2 ans cette évidence s'impose de façon flagrante : non à l'écran passif ! Mais pourquoi pas des tablettes avec un temps précis, un objectif précis avec le choix d'applications de qualité (une histoire et des jeux qui y sont associés pour s'approprier le texte de façon ludique).
  • Et avec des ados, « écran » oui mais pour quoi faire ? Une heure de vidéos en ligne : passif. Un heure dans un jeu en construction : pourquoi pas ? Et ainsi de suite, on est bien dans une question de choix et d'objectifs.

    « Réel et numérique : c'est la même chose, le même quotidien. Juste un outil parmi d'autres. Comment choisissons-nous d'utiliser cet outil ? Le numérique sera ce que nous en ferons ! »


Et voilà un éclairage qui nous fait sortir d'une opposition stérile entre livres et écrans. Les quelques applications pour tout-petits présentées donnaient vraiment envie d'être explorées.

Une autre intervenante a décrit le métier de bibliothécaire comme potentiellement en évolution vers de la médiation sur les contenus et les supports... alors qui sait ? Même si je suis tout particulièrement attachée aux livres que je promène dans ma valise à la rencontre des petits lecteurs, peut être, dans quelques années au milieu des livres se glissera une tablette !

Tant que l'essentiel est là : la rencontre, le partage, après tout... pourquoi pas !


Edit: tadam!! voici le lien de la même conférence donnée dans un autre département (internet c'est vraiment magique):

conférence pierresvives département de l’Hérault

Bon visionnage!



lundi 6 octobre 2014

la tétine de nina






LE livre qui cartonne!

Mon préféré (allez soyons précis un de mes préférés!)


Nina garde toujours sa tétine dans sa bouche, dur dur de la comprendre quand elle parle!

Et plus tard dit maman?

Plus tard? Je garderais ma tétine dit Nina d'un ton très assuré!

A la piscine, au travail, pour mon mariage...

Mais voilà qu'en promenade, une rencontre va tout changer...




"La tétine de Nina"
Christine Naumann-Villemin - Marianne Barcilon (illus.)
Ecole des Loisirs (jan 2004) coll. Lutin poche

les imagiers de moustilou...







Les animaux, les enfants adorent...

Spontanément les parents sont fiers d'apprendre le nom et les cris des animaux à leur enfant.

Et pour "la dame des livres", ces deux ouvrages (qui ont servi à la maison!), permettent de toucher à la fois:
  • les tout-petits en admiration devant les photos
  • les parents contents de voir leur petit réagir
  • et les grands frères ou grandes sœurs avec lesquels on peut lire le documentaire associé à chaque image
In-dis-pen-sa-ble!



L'encyclo photos de Moustilou chez Play Bac



samedi 4 octobre 2014

Une lectrice à la PMI

Toujours sur le site Cairn info dont je vous parlais ici , un très beau texte de Marie Noëlle Testa, issu d'une revue Spirale de 2004.

Il décrit parfaitement la diversité des partages, des rencontres dans ces lieux d'attente.

Le temps nécessaire et variable pour que la rencontre puisse avoir lieu, 
la patience, l'absence de logique utilitaire ou de "rentabilité"

"Je ne suis pas là (même contre toute attente) pour « combler » l’attente à tout prix. J’attends le moment opportun pour m’approcher ou laisser venir, avec ou sans livre."

Et oui, on a parfois l'impression que la lectrice "ne fait rien" alors qu'il faut parfois s'apprivoiser par le regard ou même la seule présence.

Je pense à cette famille avec laquelle je me suis sentie en difficulté:
lors de notre première rencontre, les enfants, charmeurs, s'étaient saisis très naturellement des livres. Ils étaient dans une attente immense.

Mais je sentais la douleur que cela déclenchait chez maman qui s’enfonçait dans sa chaise comme si elle voulait disparaître!

Ne pas mettre maman en difficulté, ne pas décevoir les enfants... j'étais restée en retrait et rentrée chez moi malheureuse d'un équilibre forcément décevant.

Bien plus tard la famille est revenue, il a fallu plusieurs séances pour se découvrir, jusqu'au jour ou le dialogue a pu se mettre en place avec maman et ou les échanges ont pu devenir spontanés et joyeux.

Il y a aussi la rencontre avec les professionnels des centres médico-sociaux... les assistantes sociales qui viennent découvrir les nouveautés, la sage-femme qui vient prendre des références pour faire un  cadeau à ses petits-enfants, le médecin qui cherche un livre sur les colères...

Que de vie en salle d'attente PMI!


 « Une lectrice à la pmi », Spirale 4/ 2004 (no 32), p. 163-165




Bonne lecture!



Je compte jusqu'à trois ...




J'aime beaucoup le dessin sobre mais précis et malicieux d'Emile Jadoul.

Ici, beaucoup de parents pourront se reconnaître...

Papa Bouc est très pressé, Petit Bouc n'aime pas se dépêcher.


« Attention ! » dit Papa Bouc « je compte jusqu'à trois ! »
« Je suis là, Papa Bouc, je suis là »

« Vite, vite ! » dit Papa Bouc « je compte jusqu'à trois ! »
« Je suis prêt Papa Bouc, je suis prêt »

« Tu sais Papa Bouc, à l'école, j'ai appris à compter jusqu'à 10. Si tu veux je peux t'apprendre !
On serait moins pressé le matin. Tu ne crois pas Papa Bouc ? »



"Je compte jusqu'à trois"  Emile Jadoul chez l'école des loisirs

vendredi 3 octobre 2014

Livres à chanter...


Les p'tites souris vertes - Patrice Léo chez Casterman
Je n'adore pas tous les dessins de cet ouvrage, mais les enfants observent avec attention. C'est la comptine qu'ils connaissent tous, elle rassemble les petits groupes. Même les enfants les plus méfiants veulent bien s'approcher de ce livre là.
De plus le format cartonné et rectangulaire se manipule avec facilité même pour les plus petits.




Une poule sur un mur - Stefany Devaux chez Didier Jeunesse Pirouette
Un beau livre, très coloré, à la fois sobre et poétique, qui sert de base à deux comptines : « une poule sur un mur » et « l'était une p'tite poule grise ».

J'aime beaucoup la seconde. Mais il n'est pas rare que les parents me disent, en parlant de leur tout petit bébé « il aime bien les comptines, je le mets devant l'ordinateur, ça lui plaît, ça bouge bien ! »

Dans ce contexte, la comptine du « p'tit coco, que l'enfant mangeait tout chaud » semble quelque peu désuète !
Difficile à fredonner sans support... mais maintenant, bien équipés, nous allons pouvoir chanter !

Petite souris...




Un très beau livre, plein de tendresse et de malice, qui offre une belle diversité de niveaux de lecture...


« Une petite souris ? Moi !

Pourtant je suis grande (comme la girafe), courageuse (face au lion), forte (comme un taureau) etc... mais le soir quand je suis fatiguée, qu'il est l'heure d'aller se coucher, je suis bien contente d'être la petite souris à maman ! »


 "Petite souris"  Alison Murray  - Hatier jeunesse

Des mots pour la vie...

(1ère publication le 24 septembre)


C'est une jeune maman. Nous la voyons quelques fois à la PMI, elle arrive toujours d'un pas pressé, le visage fermé. Toujours très polie mais toujours sur le qui-vive.

Dans la poussette son fils reste attaché sans bouger, avec très peu de mouvements. Quand on arrive à accrocher son regard, il reste assez peu expressif. Je lui ai déjà présenté des livres mais sans arriver à savoir si cela déclenche quelque chose chez lui ou pas.

Aujourd'hui ils sont tous les deux dans la salle d'attente des assistantes sociales. Je m'approche, nous discutons un peu avec maman, de son fils qui a bien grandi (déjà deux ans!), de cet été où il ne fait pas bien chaud....

Je propose un livre à petit bonhomme, il regarde les pages, sans toucher et sans expression. Maman remercie puis se perd à nouveau dans ses pensées, regarde fébrilement autour d'elle dans l'attente de son tour à la permanence de l'assistante sociale.

Petit bonhomme me regarde, regarde le livre, observe ce qu'il se passe autour de lui. Je n'arrive toujours pas à décrypter son expression.

L'attente est longue pour cette permanence sans rendez-vous. Je vais ainsi naviguer, une partie de la matinée, entre les salles d'attente PMI et sociale, pour passer un peu de temps avec petit bonhomme et sa maman.

Au bout d'un moment arrive une jeune maman avec ses deux enfants : un grand garçon très attentif à son petit frère de deux ans. Celui-ci est en exploration ! Et en mouvement permanent ! Il passe du livre à la cabane, de la cabane au toboggan sans oublier le cheval à bascule !

Petit bonhomme, dans sa poussette, observe le manège.

Pendant que cette famille part en consultation, je suis à nouveau auprès de petit bonhomme et sa maman, toujours en proposition de livres. Tout d'un coup maman m'interpelle :

« Peut-être vous vous saurez ? Mon fils, depuis qu'il est né, je lui parle trois langues, français, arabe et berbère. Mais je vois bien qu'il ne dit pas des mots. C'est de ma faute, ça lui a fait trop de choses dans la tête, mon mari aussi il dit que c'est de ma faute. Je vais arrêter tout ça, il faut juste que je me perfectionne en français... »

Je sens tout le poids de l'inquiétude de cette maman. Tout ce qu'elle veut faire pour le mieux et la peur paralysante de « mal faire ». La pression constante dans laquelle elle se trouve (Pression qu'elle s'impose ? Pression extérieure ? Je ne connais ni son histoire ni sa situation).
La culpabilité qui s'installe et l’inconfort face à cet enfant qui ne réagit pas tout à fait comme on l'attend, comme elle l'espère, alors qu'elle veut « si bien faire »...

Par ailleurs, se poserait elle autant de questions si elle parlait espagnol, anglais ou allemand à son enfant ? Quel regard peut-elle sentir posé sur elle, en tant que jeune femme voilée ? Quelles réticences a-t-elle intégrées et qui conduisent vers une dévalorisation plus ou moins consciente ?

« Ouh là là ! Mais si je parlais anglais le dixième de ce que vous parlez bien le français, je serais la plus heureuse des femmes ! »

Sourire de maman

« Il n'y a pas grand chose à perfectionner ! »

« Après, pour le langage, parlez-en au médecin quand vous venez à la PMI, s'il y a des choses qui vous inquiètent, qui vous interrogent, le médecin et la puéricultrice sont là aussi pour parler avec vous »

« Ah bon, je croyais que c'était juste pour le médical ! »

« Oui pour le médical mais aussi pour tout le développement de l'enfant, et aussi pour les parents. Quand on a trop d’inquiétudes, pour diverses raisons, les enfants le sentent. Pour que les enfants soient bien, il faut que les parents aillent bien aussi, alors le médecin, la puéricultrice, ils sont aussi disponibles pour vous ».

« Pour le langage, je ne suis pas spécialiste, peut être que trois langues ça fait beaucoup, il faut voir. Mais parler plusieurs langues, c'est une sacrée richesse et c'est un très beau cadeau que vous faites à votre fils ! La prochaine fois parlez-en avec le médecin »

Petit bonhomme gigote dans sa poussette, alors je m'adresse à lui :
« Mais tu en as de la chance dis donc ! Tu as une super maman ! Elle est trop forte ! Elle sait parler français, arabe et berbère, ouah tout ça ! Il n'y a pas beaucoup de gens qui savent autant de choses ! Et en plus, elle t'apprend tout ça, tu as beaucoup de chance ! Quand tu seras grand, que tu iras à l'école, ce sera facile pour toi d'apprendre d'autres langues parce que tu auras déjà l'habitude. Tu vas pouvoir découvrir plein de choses ! »

Hasard ? Conséquence ? :

Petit bonhomme gigote de plus belle. Et il sourit ! Il regarde sa maman puis entre dans un jeu de cache-cache derrière sa main. Je rentre dans son jeu en me cachant avec un livre qu'il attrape avec une énergie vive.
Il se met à tourner les pages par lui-même, regarde avec une vraie attention tout en lançant un coup d’œil à maman de temps en temps.

La famille partie en consultation ressort et la mère laisse ses enfants jouer un peu.

Le petit court dans tous les sens puis s'installe dans la cabane pour jouer à caché/coucou avec les volets face à petit bonhomme qui rit aux éclats en se trémoussant de plaisir dans sa poussette !

Nous nous installons à proximité avec le grand frère en regardant des documentaires sur les animaux.

Puis ce sera l'heure pour chacun d'être reçu à son rendez-vous ou de rentrer à la maison.

Petit bonhomme sait sourire, il peut se montrer plein de vie , entrer en échange avec un enfant de son âge...

Alors quoi ?

Alors PRENONS SOIN DES MAMANS !!
Alors PRENONS SOIN DES PAPAS !!

Plus de temps, plus d'humain dans les services. C'est dans ce temps non utilitaire, ce temps d'attente revisité que peut se libérer une parole. Cela prend du temps pour que s'installe une confiance...

Alors quoi ?

Alors des lieux d'échanges pour les parents... des lieux pour se soutenir, pour apprendre à se faire confiance. Il n'y a pas qu'un seul chemin pour élever un enfant !

Et il est tellement plus simple d'accompagner à se découvrir parents que de réparer les blessures !

La liaison est faite avec le médecin et les puéricultrices... il me tarde de revoir petit bonhomme et sa maman.



Histoire de valise ...

(1ère publication le 25 août )



Et voilà !

C'est la fin de la trêve estivale !

Le mois de juillet a été bien rempli. Pendant les vacances scolaires, les fratries viennent en consultation au complet.
Les séances ont été particulièrement vivantes, avec de belles rencontres entre enfants et du brassage dans les échanges entre adultes : les habitués du centre-ville, les touristes de passage qui profitent de la PMI pour peser leur nourrisson, les familles du rural qui viennent en ville, les séances dans les villages étant suspendues durant l'été.

Ce mois d’août, j'étais en vacances... j'en ai profité pour passer en médiathèque, renouveler un peu les livres que je propose.

Le drame de ma valise... c'est que ce n'est pas une bibliothèque ! Elle n'est pas extensible !

Je suis toujours partante pour découvrir de nouveaux livres... mais j'ai beaucoup de mal à rendre ceux que j'ai aimé !

Alors, je remplis, je remplis... mais les roues de la valise n'ont pas aimé !
Il a fallu les réparer euh, non en fait, elles n'étaient pas réparables, il a fallu les changer (merci beaucoup, super-papi-bricoleur!).

Alors j'ai rendu des livres. Ils ne sont pas perdus, ni très loin, juste dans ma médiathèque préférée !

Et voici ,dans les articles suivants, quelques douceurs qui les ont remplacés … bonne rentrée à tous et bonne lecture !


La poussette ROSE...

(1ère publication le 27 juin 2014)


Aujourd'hui il y a du mouvement.
Personne ne s'est installé en salle d'attente, la salle de puériculture est devenue terrain de jeu.


Plusieurs familles sont là : certains se préparent pour voir le médecin, d'autres rhabillent un enfant avant de repartir, et plusieurs grands frères et sœurs ont investi la salle, qui la piscine à balle, qui la cuisine et sa dînette.

Les parents s'interpellent et commentent la vie avec les enfants...

Je me suis donc installée dans la salle sur le tapis et nous regardons des livres avec ceux qui le souhaitent au milieu de ce joyeux brouhaha.


Petit bonhomme a déjà été mesuré et pesé par la puéricultrice, il attend son tour en body. C'est un petit garçon plein de vie, qui joue d'un air décidé. Il a regardé les livres un bon moment et maintenant il partage la dînette avec d'autres, plus grands que lui, avec une belle assurance tranquille. Et tout cela sous le sourire attentif de sa maman.


Papa est présent lui aussi, il observe son fils mais il est beaucoup moins détendu : jouer à la dînette, il ne trouve pas ça terrible !

Mais le pire est à venir... petit bonhomme s'empare de la poussette ROSE, pour prendre soin du poupon et le promener.


Papa s'étrangle ! Honteux, il interpelle vivement son fils : « Lâche ça, tout de suite, c'est pour les filles ! »


Maman hausse les épaules et petit bonhomme, passée la surprise, n'a pas du tout l'intention de lâcher la poussette.


Une maman commente : « Ah la poussette ! Les hommes ils aiment pas ça que les garçons ils jouent avec, c'est pas viril ! Mon mari il aime pas non plus ». Les femmes rigolent, papa hausse les épaules et petit bonhomme promène la poussette ROSE d'un air toujours aussi décidé.


Je tente l'humour pour offrir une porte de sortie à papa : « le problème de cette poussette c'est qu'elle est ROSE ! Si elle était bleue, ce serait déjà moins gênant ! »


Papa, soulagé de trouver un peu de soutien, se redresse « ben ouais c'est ça, ça serait moins pire ».


Mais le coup de grâce vient de sa voisine à l’œil pétillant... « ben en fait, la poussette elle est ROSE... comme votre tee-shirt ! »


Papa, gêné, accuse le coup, j'enfonce le clou : « Vous poussez la poussette de votre fils vous en promenade ? »

Papa acquiesce.
« Et bien, petit bonhomme, tu t'en occupes bien de ce poupon, tu le promènes, tu lui as fait à manger. Tu seras un bon papa toi aussi quand tu seras grand ».


Maman sourit, papa se cale dans sa chaise.


Quelle difficulté de faire bouger les représentations ! Dans cette pièce, tout le monde a l'air de trouver normal qu'un petit garçon joue avec une poussette ROSE ! En tout cas personne n'est choqué... et c'est bien cela qui paraît anormal à papa !

Il se cale sur sa chaise, comme un observateur extérieur.


Petit bonhomme a joué encore un bon moment avec la poussette, le poupon et la dînette, ils sont plusieurs à cuisiner et nourrir le poupon dans un bel échange.


Puis des enfants partent, petit bonhomme s'installe dans la piscine à balle et voilà papa rassuré. Il invite son fils à taper du pied dans les balles comme dans un ballon de foot.

Les conversations s'enchaînent sur le mondial de foot et les matchs qui viennent de démarrer.


Puis petit bonhomme et ses parents partent voir le médecin.

C'est presque la fin de la consultation, je range un peu la pièce, mais je laisse, près de la cuisine, le poupon confortablement installé dans la précieuse poussette ROSE...


Solidarité féminine...

(1ère publication le 3 juin 2014)


Maman s'est installée avec son bébé dans les bras, une toute petite demoiselle, qui attrape sa mère du regard. Il y a une belle complicité entre elles deux, des sourires aimants, de la joie.

Nous échangeons quelques mots et puis c'est l'heure du biberon... je m'installe un peu en retrait pour le temps de la tétée...

Mais c'est maman qui m'interpelle : « Il raconte quoi ce livre là ? »

« Des papas et des mamans » de Jeanne ASHBE.

Et voilà que je démarre cette lecture pour maman pendant que « toute petite demoiselle » prend son biberon.

Quand le livre est terminé, c'est maman qui commente « il est bien ce livre, parce qu'il montre que les hommes aussi ils peuvent faire des choses à la maison. C'est un bon exemple. Parce que moi, mon mari à la maison, il dit « je rapporte le salaire, alors toi, c'est normal, tu fais tout le reste » Mais maintenant avec trois enfants, ça fait beaucoup de travail ! »

« Alors c'est une idée cadeau ! Il faut l'offrir à votre mari ce livre ! Ce sont vos grandes filles qui vont le lui lire, pour la fête des pères : ça irait bien ! »

Rires de maman, complicité féminine ! Nous échangeons sur la vie de famille, la place des hommes et des femmes. C'est dans ces moments là que je ne crois pas à la « distance » ou « neutralité » professionnelle.

Dans cet échange, je n'ai rien dit de ma vie personnelle mais par mon écoute j'ai essayé d'être en complicité, en solidarité entre femmes.

Sans perdre de vue la petite demoiselle qui digère son biberon dans les bras de sa maman et qui, par la même occasion, avale chacune de nos paroles. Et c'est à elle que je m'adresse, tout d'abord parce qu'elle nous écoute, et puis aussi que c'est elle qui représente l'avenir. Comme va-t-elle être élevée ? Quels seront ses modèles, ses références ? Quelle mère, quelle femme sera-t-elle à son tour ?

Et maman sourit : « C'est vrai que c'est nous qu'on leur fait le modèle. Si mes filles, elles acceptent pas de tout faire, et bien leurs hommes, ils changeront peut-être. Moi le mien c'est trop tard !! »

« Ça vaut quand même le coup de tenter le cadeau de la fête des pères ! Essayez pour voir, vous me raconterez ! »

Dans les rires, l'échange se fait léger...

« Toute petite demoiselle » s'est redressée, nous regarderons « pour qui ce petit bisou » et puis quelques planches de « beaucoup de beaux bébés ».

Maman est très attentive aux réactions de son bébé. «Les grandes, elles aiment beaucoup les livres, les histoires. Elles veulent toujours lui lire les livres de l'école. Moi je leur dis qu'elle est trop petite. Mais là, ce livre, il est bien pour les tout-petits. Je vois qu'elle regarde bien déjà, même tout bébé. Ils viennent d'où ces livres là ? »

Et la liaison se fait vers la bibliothèque du quartier et celle du centre-ville.

Et puis c'est le moment de partir à la consultation... au revoir, et bonne journée !


Des papas et des mamans




"Des papas et des mamans, il y en a de toutes les couleurs et de toutes les humeurs... On a tous un papa et une maman et, autour de nous, plein de gens qui nous aiment très fort. Et ça, c'est important!"


"Des papas et des mamans" Éditions PASTEL - Jeanne ASHBE

Jeanne ASHBE à l'école des loisirs, c'est ici

Petit à petit...

(1ère publication le 12 mai 2014)


Promener sa valise, installer les livres, être assise au niveau des enfants, accueillir d'un sourire, échanger avec les parents, être disponible pour entendre les petits soucis, les gros tracas, la fatigue des mamans, les inquiétudes des papas mais aussi : les sourires, les fous-rires et la joie.

Être témoin de la vie qui passe, « mais tu as drôlement grandi, dis-moi ! »

Toujours s'émerveiller devant la surprise émue des parents quand leur enfant, leur tout-petit, attrape les pages du livre, caresse le chat, parle à ce bébé, en photo là.

Toujours expliquer qu'à un, deux ou trois ans on peut écouter une histoire en mouvement, que c'est normal de bouger ! Que la vie, c'est jouer !

Et petit à petit voir les lignes bouger...

Des enfants qu'on a respecté dans leur besoin de bouger et qui reviennent, en confiance, et se saisissent naturellement des livres, les manipulant avec plus de soin, capables désormais d'échanger avec leurs voisins de jeux.

Des parents qui petit à petit se rapprochent et s'installent à leur tour sur le tapis, ou qui se penchent vers leur enfant pour lui parler.

Des parents réticents qui finalement se saisissent à leur tour des livres pour les feuilleter, ou même les partager avec leur enfant.

Des parents qui se font attentifs à expliciter les transitions à leur enfant :
« Allez viens ! » d'un fort mouvement du bras devient « Allez maintenant c'est ton tour d'aller chez le médecin, tu retrouveras les jeux tout à l'heure »

Cela semble si peu de chose mais ça change tout !

C'est un drôle de chemin d'être parent, rien ne nous y prépare !

Respecter le rythme de l'enfant dans sa découverte du livre, cela peut devenir pour le parent, l'expérience d'un nouveau regard, de nouveaux possibles.

Et cette expérience va faire son chemin, l'air de rien...

Sans faire de bruit, proposer un nouveau regard, faire bouger les lignes...
… petit à petit !

30 avril, journée internationale de la non violence éducative

(1ère publication le 5 mai 2014)





« Pourquoi appelle-t-on cruauté le fait de frapper un animal, agression le fait de frapper un adulte et éducation le fait de frapper un enfant ? »

La journée de la non violence éducative existe en France depuis 10 ans.

Elle a été initiée par Catherine Dumonteil-Kremer . Conceptrice de stages parentaux « éduquer autrement », membre fondateur de l'Observatoire de la Violence Éducative Ordinaire, elle se situe dans la continuité des travaux du Conseil Européen visant l'abolition des châtiments corporels et le soutien à la parentalité positive :

Construire une Europe pour et avec les enfants – site du Conseil Européen :
« Dans la plupart des pays européens, la société tolère, et même approuve, certaines formes courantes de violence à l’égard des enfants, notamment celles infligées dans le cadre familial.
Toutefois, aucune religion, croyance, situation économique ou méthode "éducative" ne saurait justifier coups, gifles, fessées, mutilations, mauvais traitements, humiliations ou toute autre pratique portant atteinte à la dignité de l’enfant. Les instruments internationaux des droits de l’homme reconnaissent aux enfants le droit à une protection contre toutes les formes de violence, notamment les châtiments corporels, et ceci dans tous les environnements (maison, école, établissements pénitentiaires, structures d’accueil alternatives).
Un tiers des États membres du Conseil de l’Europe ont aboli les châtiments corporels et d’autres se sont engagés à réexaminer leur législation en la matière. Malgré cette évolution, qui va dans le bon sens, les châtiments corporels demeurent légaux dans la plupart des pays et sont encore considérés comme une forme acceptable de "discipline", en particulier à la maison. La licéité des châtiments corporels est également contraire au droit des enfants à une protection égale au regard de la loi.
Abolir le châtiment corporel des enfants nécessite d’agir à différents niveaux. Cela demande de modifier la législation en profondeur et d’adopter de nouvelles mesures permettant de garantir la bonne application des lois et d’orienter les personnes qui travaillent avec les enfants et les familles. Une sensibilisation générale s’impose également, afin d’informer le public des droits des enfants et de changer les attitudes et les comportements.
Interdire les châtiments corporels ne veut pas dire engager des poursuites contre les parents ou les culpabiliser : il s'agit de proposer des solutions alternatives viables à la discipline axée sur la violence. Ainsi, promouvoir une parentalité positive ou éduquer les enfants dans un environnement non violent et respectueux de leurs droits fondamentaux est une étape essentielle pour parvenir à un véritable changement.
L’Europe doit devenir un continent où le châtiment corporel des enfants n’existe plus. [...] »


A l'occasion de cette journée, les initiatives personnelles ou associatives pour inviter à la réflexion sur ce thème, sont soutenues par l'association « La Maison de l'Enfant ».

En Suède, la loi interdisant toute forme de punition corporelle, a été votée en 1979. A cette époque, 70% des citoyens suédois y étaient opposés. Vingt ans plus tard, ils n'étaient plus que 10%.

Alors que 18% des décès d'enfants suédois étaient attribués à la maltraitance en 1970, ce taux est aujourd'hui proche de 0%. En comparaison en France, ce sont à l'heure actuelle pas moins de 3 enfants par semaine qui décèdent des suites de maltraitance (Source UNICEF).

L'objectif de la loi suédoise n'a jamais été de criminaliser les parents contrevenants, mais plutôt de contribuer à faire évoluer les mentalités en faisant accepter l'idée que la violence ne saurait être utilisée comme méthode "éducative".

L'adoption de la loi s'est accompagnée d'une campagne de sensibilisation et d'information : distribution aux familles de brochures fournissant des solutions de rechange à la punition corporelle, conseils imprimés sur les packs de lait, etc…

C'est bien toute une société qui s'est trouvée concernée. Pas de culpabilisation mais un accompagnement , des explications, des rappels... pour un changement de culture.

En France, la proposition de loi faite à l’initiative du Conseil Européen a été refusée par les parlementaires en 2008. Pour autant, nous pouvons tous, à notre échelle, participer à une évolution des mentalités... pour s'approcher à notre tour d'un changement de culture !

La toile fourmille de sites évoquant la communication non-violente, la parentalité positive, des familles partagent leurs expériences, leur cheminement...
On peut citer:
le blog de Catherine Dumonteil-Kremer

site de l'Observatoire de la Violence Éducative Ordinaire

le magazine PEPS

Mais à vous de chercher, vous en trouverez certainement d'autres!

Bonne lecture!



Petit homme...

(1ère publication le 5 mai 2014)


Les enfants sont là depuis un petit moment, nous avons déjà regardé plusieurs livres ensemble.

Leur maman part chercher des papiers dans le Centre Médico-Social, et ils restent en salle d'attente avec moi en attendant :

« Pas celle là, je la connais déjà !

Non c'est nul, je l'ai déjà à la maison !

Non c'est nul je connais déjà de la bibliothèque !

Ils sont pas bien tes livres ! »

« D'accord petit homme, mais ta grande sœur a l'air intéressée,
alors je lui raconte l'histoire qu'elle a choisi. Juste pour elle.
Tu as le droit de trouver ça nul, alors surtout n'écoute pas ! »

Petit homme ronchonne, puis très vite, vient se coller contre mon bras.
Dans un abandon qui me touche et m'inquiète à la fois, nous sommes si proches de l'intime.

Cette salle d'attente n'en est pas une, c'est un bout de couloir, il y a de la circulation et du bruit.

Mais nous avons un point d'amarre : ce livre que je tiens entre les mains.
Et tous les trois, nous sommes plongés dedans, petit bloc un instant hors du temps, le temps d'une histoire...

L'histoire est terminée, petit homme, apprivoisé, sourit et se lève pour chercher un autre livre :

« Tu me lis celui là ? »

Les mots sont des fenêtres...




Livre d'introduction à la communication bienveillante, divisé en deux grandes parties:
  • s’exprimer avec sincérité 
 
  • et écouter avec empathie.

"Les mots sont des fenêtres" Marshall B.ROSENBERG - Éditions La découverte

C'est moi le plus beau




Mario RAMOS, ce sont des livres qu'on n'oublie pas, allez voir, je suis sûre que vous en connaissez plein: c'est ici

"C'est moi le plus beau" est publié par l'école des loisirs: c'est ici



Future maman...

(1ère publication le 25 avril 2014)


Dans cette PMI, la salle d'attente est commune avec la consultation de la sage-femme. Aujourd'hui les futures mamans sont parmi nous.

Elle est arrivée alors que nous étions en plein jeu avec un grand garçon et sa petite sœur. Les enfants sont allés à la consultation à tour de rôle, puis maman les a laissé profiter de l'espace de jeu. Il y en a de l'animation et du mouvement !
De la course en voiture à la piscine à balle, en attrapant un livre au passage, tout en construisant un parcours d'obstacles avec les éléments de la pièce !

La future maman s'est installée dans le fond de la pièce, elle nous observe avec un sourire amusé.

Quand la joyeuse troupe s'en va, nous savourons un instant de silence, et je lui propose de regarder les livres si elle a envie...
« Ce n'est pas que pour les enfants ! Les adultes aussi ont le droit ! »

Maman se rapproche avec un sourire gêné « le problème en fait, c'est que je ne sais pas lire », mais elle vient s’asseoir à proximité...

« Ce n'est pas grave ! Ça n’empêche pas de regarder, pour le plaisir ! Il y a des livres de photos, des livres sur les animaux, ou des jolis dessins... »

On s'installe avec quelques livres à proximité. Maman prend « Écoles du monde » et elle commente : « ici en France, les enfants ont beaucoup de chance, tout est fait comme il faut pour eux ».
Puis, rougissant, « ...moi je me fais beaucoup de soucis pour ma première fille, elle vient juste de me rejoindre en France, depuis quelques jours. Elle ne parle pas encore français. Je me fais du souci pour aller à l'école après, ce sera difficile. Elle ne regarde pas les livres et puis moi je sais pas lui expliquer. Ma fille qui est née en France, je vois bien que pour elle c'est plus facile, même si je ne peux pas lui dire, elle a l'habitude avec l'école, elle aime regarder les livres.»

Quelle tempête d'émotions pour une future maman !

Un enfant qui grandit dans son ventre, une grande fille qu'elle retrouve après une longue séparation, avec laquelle il va falloir inventer un lien nouveau, se découvrir, s'apprivoiser. Et une petite fille qui se découvre petite sœur alors qu'elle s'apprête à devenir grande sœur du bébé à naître...

Accueillir cette parole, en saisir toute l'intensité, tenter de rassurer... tout en restant à sa place... juste « la dame des livres »...

« Donnez vous du temps ! Il en faut du temps pour prendre ses repères, pour faire connaissance. Les livres ce n'est peut être pas la priorité !
Et puis il n'y a pas que l'école dans la vie. Les livres on peut les regarder juste pour le plaisir, parce qu'on les trouve beaux. Même si vous ne savez pas lire, si vous trouvez les images belles, vous pourrez raconter ce que vous voyez dans votre langue puis en français, pour traduire petit à petit... »

« J'y avais pas pensé à ça ! J'aime bien les photos, on en trouve où des livres comme ça, j'en ai jamais vu ? »

« A la bibliothèque, juste sur la place à coté, c'est ouvert tous les après-midi, il y a toute sorte de livres, des photos, des histoires, des documentaires, des imagiers, pour apprendre les mots en français ce sera bien les imagiers. Et puis c'est gratuit, on peut passer un bon moment ensemble puis repartir. »

« C'est une bonne idée, je n'y avais pas pensé ». 
Maman s'interrompt, surprise, car elle voit arriver la mamie avec ses deux filles. Elles attendaient dans la voiture mais le temps commençait à être long!

Les deux filles s'approchent spontanément des livres. Les yeux de la grande fille, pour laquelle maman se fait du souci, brillent comme devant un magasin de bonbons !

« Vous allez voir, ça va pas marcher » s’inquiète maman soucieuse ...
« Mais si ! Il n'y a pas de raison ! »

J'encourage les demoiselles à se servir... grande fille et petite fille s'en donnent à cœur joie. Je commence à lire, grande fille écoute, de temps en temps mamie traduit un mot, et grande fille le répète en français en cherchant mon approbation du regard.

Maman part à la consultation avec la sage-femme. J'aurais bien aimé qu'elle voit ses filles...

Grande fille commence par plusieurs petits livres avec sa sœur, puis elle attrape « C'est moi le plus beau » de Mario Ramos.
Le texte est loin d'être simple ! Et il est un peu long, mais elle a choisi alors nous lisons, elle répète quelques mots en français. Son attention reste intacte tout au long de l'histoire.

Je fais aussi choisir petite sœur, et je l'invite à traduire pour sa sœur... les filles échangent les livres, échangent les mots dans les deux langues, partagent les fous-rires... la brune et la blonde, la vive et la calme, déjà si proches...

Maman sort de la consultation. On prend des nouvelles de ce bébé à venir, qui grandit bien dans le ventre de sa mère.
e propose aux filles « Et dedans il y a... » « Et après il y aura... », grande fille répète les mots, mais maintenant c'est vers sa sœur qu'elle cherche vérification par le regard.

 Je souris à maman, du regard je lui dis « regardez vos filles... », maman est émue, mamie sourit. Elles vont rester encore un bon moment à les laisser jouer.

Nous regarderons quasiment tous les livres de ma valise !

Et puis c'est l'heure du départ.

« Au revoir les filles, ça m'a fait plaisir de vous rencontrer ! »
« Merci beaucoup madame ! Je vais y aller à la bibliothèque, je vois que ça leur plaît, vraiment merci... » maman est émue...

Dans les histoires, il y a des fées pour prononcer des vœux, gage de bonheur. Ici dans la salle d'attente de la PMI, c'est la vraie vie et je n'ai pas de baguette magique... mais je crois au pouvoir des mots.

 Alors pour cette maman juste quelques mots, pour dire toute mon admiration et ma confiance pour l'avenir :

« C'est une sacrée demoiselle que vous avez là ! Elle est pétillante, vive, intelligente, elle a envie de découvrir, elle sait déjà plein de mots, ça va très bien se passer, j'en suis sure ! Elles sont complices vos filles, ça fait plaisir de les voir rire ensemble. Vous avez une très belle famille, vraiment. Prenez soin de vous et de petit bébé ! Et à très bientôt !»

C'est une belle journée !



C'est le printemps...


Et au printemps, les belles fleurs s'épanouissent !
Je vous avais déjà parlé de petite fée (c'est ici).

Et aujourd'hui, petite fée est revenue, petite fleur de printemps... le sourire au lèvres. Elle est venue avec maman, dans une belle complicité. Elle est restée cachée dans ses bras cinq minutes, le temps de discuter avec maman, du bébé qui s'annonce, de petite fée qui s'ouvre aux autres et à tout ce qui l'entoure...

« Petite fée, tu entends qu'on parle de toi, avec maman on dit toutes les deux que tu as bien grandi, ça fait plaisir de te voir sourire.
Tu te rappelles avec papa, l'autre fois, on avait regardé les livres ensemble. Aujourd'hui c'est toi qui choisit ? »

Et petite fée a pris possession des lieux, elle est allée chercher les livres, elle en a pris plusieurs, elle a joué dans la cabane, elle m'a raconté les petits secrets du quotidien.
Ça fait rire maman qui explique les situations, le contexte.

On a regardé ensemble avec maman les livres de Jeanne ASHBE qui parlent des bébés, ils ont beaucoup plu à maman qui m'explique tout ce qu'elle fait pour préparer sa fille à cette future arrivée du bébé.

On a joué avec les poupons, on leur a lu des histoires... petite fée se promène, circule dans la pièce, passe de la cabane aux livres, de maman au tapis, des poupées à la cabane...

Le printemps c'est magique : les petites fées discrètes se transforment parfois en belles fleurs épanouies...


Ces choses qui font battre le cœur...




Voici un petit bijou...

Le rose de la couverture attire le regard. Ce n'est pas un rose de fille non, plutôt un rose/rouge, comme une pulsation de vie.

Et sous la couverture... la poésie aux couleurs douces, les photos légèrement datées... tout à la fois la légèreté de l'imaginaire et une infinie tendresse pour le quotidien.

Ce n'est pas un livre de bibliothèque, c'est un cadeau à offrir, une bulle de douceur, une invitation à mieux respirer, à mieux savourer les petites choses du quotidien, une invitation à poser un regard plein de tendresse sur tous ces instants qui construisent nos journées.

J'ai installé le livre dans ma valise, ce sont les adultes qui le lisent et quand ils le reposent, je les sens pensifs, ils n'en prennent pas d'autre...

Le livre se referme, sa trace nous accompagne... un instant d'enfance ? une émotion retrouvée ?

Qui sait...


"Ces choses qui font battre le cœur..."
Catherine GRIVE - Carole BELLAÏCHE - Albin Michel

Attention danger...








Vous adorez la littérature jeunesse?
 
Vous avez un regard ouvert et pétillant sur le monde?

Vous rêvez de découvertes et de belles rencontres?


MAIS...

Vous ne voulez pas passer trop de temps devant votre ordinateur...

Et vous aimeriez maîtriser votre budget lecture....


Attention DANGER ne cliquez SURTOUT PAS sur le lien suivant:

La mare aux mots


AAAhhh trop tard! Vous ne pourrez pas dire que je ne vous avais pas prévenu!

(je retourne patauger... bonne lecture!)

Dans le ventre des dames...








"Dans le ventre des dames..." Malika DORAY - Didier Jeunesse

Un très beau livre qui décrit de façon très poétique ce qu'il se passe dans le ventre des dames.

Voici le lien d'une interview de l'auteur sur le site La mare aux mots:
c'est ici... interview


Et quoi d'autre chez Malika DORAY... c'est ici


L'imagerie du corps humain




Quatrième de couverture:

Grâce à un texte simple et à des images souvent teintées d'humour ou de tendresse, l'enfant, page après page, va découvrir comment fonctionne son corps. Il va comprendre pourquoi il doit manger, se laver, dormir ou faire du sport. Il va apprendre aussi comment bébé se forme dans le ventre de maman.

"L'imagerie du corps humain" Fleurus enfants -
Émilie BEAUMONT - Philippe SIMON - Nadine SOUBROUILLARD


Instant de vie... familiale !

 (1ère publication 15 avril 2014)



Non, non, n'ayez pas peur, je ne vais pas me mettre à vous raconter ma vie personnelle... mais là quand même c'est un occasion en or pour vous parler d'un très beau livre. Alors....

… installons nous à la table familiale...

C'est le repas du soir, un peu bruyant forcément, chacun a une foule de choses à raconter. Le repas touche à sa fin quand n°3 (garçon, 8 ans ½) pose LA question (le genre, on sait bien, ces choses de la vie, fondamentales, importantes, à expliquer, mais là maintenant, pfff, trouver les bons mots, ni trop ni trop peu, les mots justes, bref courage, allons-y !) :

« Ça veut dire quoi : « j'ai mes règles », parce que j'ai bien compris qu'elle fait pas des maths mais je vois pas de quoi ça parle ! »

« Et pourquoi vous souriez, c'est pas drôle, j'ai bien le droit de poser des questions si je sais pas »
Oui, tout à fait mon fils!

« Tu te rappelles comment on fait les bébés ? »
 « Oui l'ovule et le spermatozoïde »
« Et tu te rappelles la poche spéciale pour accueillir le bébé dans le ventre des mamans »
« Euh non plus trop bien, mais j'ai un livre qui montre, je vais le chercher »

Et hop « l'imagerie du corps humain » - Fleurus enfants page 84 (soyons précis!).
Les dessins sont naïfs mais les planches anatomiques précises et les explications simples et claires.

N° 1 (fille, 14 ans) intervient alors :
« Moi j'en avais un de super beau de livre qui explique les règles, je vais le chercher »

Et hop « Dans le ventre des dames, des fois, il y a un bébé... »
Malika DORAY – Didier jeunesse
Un livre magnifique qui se lit par deux entrées, suivant comment on tourne le livre :
  • dans le ventre des dames, des fois, il y a un bébé...
  • dans le ventre des dames, des fois, il n'y a pas de bébé...
Un dessin épuré, un texte pudique mais précis sur le désir d'enfant, sur le cycle féminin ...

« OK, je vais le lire tout seul » a dit n° 3.

Verdict : « c'est pas mal ! » ( Dans la bouche de n° 3 « pas mal » est un compliment positif !)

Le dialogue et les explications vont suivre, on passe d'un livre à l'autre, de la description anatomique à la poésie lumineuse...

Ils sont précieux ces moments là, quand on se parle en vérité de ce qui fonde notre vie. D'où je viens ? Comment ça fonctionne ? Quelle magie que ce corps humain grâce auquel nous sommes nés, grâce auquel nous pourrons transmettre la vie à notre tour.

Conclusion de l’intéressé : « moi je l'aime bien ce livre, je le trouve beau, parce que, quand même je trouve ça un peu gênant de parler de sexe, alors que là, au moins, on comprend bien et c'est plus joli ».

"Dans le ventre des dames..." testé et approuvé par le fils de la dame qui raconte des histoires...

Bonne lecture à vous!


Papa (chanteur)...

(1ère publication le 4 avril 2014)








C'est la troisième fois que je rencontre cette famille : papa, maman et leur bébé.

Ils viennent régulièrement pour la pesée de leur enfant, un tout petit bébé.
Papa est très investi auprès de son fils, c'est lui qui porte son enfant, lui qui conduit la poussette.
Papa et maman cherchent le contact, ils échangent volontiers avec les autres personnes présentes dans la salle d'attente.

Papa était content de me faire remarquer que la couverture des « aventures de la petite balle rouge » a les même couleurs que le drapeau de son pays d'origine : le Bangladesh.
Du coup il avait feuilleté le livre, et depuis il regarde volontiers les albums proposés.

C'est en pensant à eux que j'ai trouvé (dans ma médiathèque préférée!) : « Tous à table ! » et «Écoles du monde » des Éditions Milan, recueils de photos qui présentent différentes façons de vivre tout autour du monde.

Aujourd'hui, petit bébé pleure (un peu), papa et maman voudraient bien qu'il se calme. Ses pleurs les rendent nerveux, leurs tentatives pour le calmer s'en ressentent.
Maman donne presque l'impression de s'excuser : « il pleure beaucoup en ce moment ».

Je m'adresse alors à petit bébé, dans les bras de son père : « Mais les bébés ont bien le droit de s'exprimer ! C'est normal de se faire entendre un petit peu ! Et bien alors, maman me parle de toi, elle dit que tu pleures ? Qu'est ce qui t'arrive ? Regarde ! »

Je tourne les mains devant ses yeux, captant son regard, je commence à chanter « les marionnettes ».
Petit bébé ouvre grand les yeux, ma mélodie l'interroge, les paroles en français, le ton que j'emploie n'ont rien à voir avec ce qu'il connaît.

Quand je termine, papa se promène dans la salle d'attente, avec petit bébé dans les bras, à nouveau calme.

Maman m'explique : « A la maison aussi les chansons le calment, papa lui chante souvent ! »
« Tu as vraiment beaucoup de chance petit bébé d'avoir un papa qui te chante des chansons ! »

Sourire de papa toujours en promenade.

Avec maman, nous regardons les livres de photos. Elle est contente de trouver et me montrer des images qui ressemblent à son pays d'origine. Nous discutons toutes les deux en feuilletant les ouvrages.

Et papa (en confiance?), qui promène toujours petit bébé dans la pièce se met à chanter pour son enfant, d'une belle voix posée, une mélopée magnifique où je devine le prénom de son enfant au milieu des autres paroles.

Et l'enfant serein, est calme aux bras de son père...

La PMI est un lieu de santé mais aussi de prévention, un lieu qui peut être vécu comme de confiance mais aussi susciter la peur du jugement.

L'action « lecture en PMI » se situe bien dans un plan de soutien à la parentalité. En dehors de toute contrainte de soin, en dehors de toute évaluation, poser un regard positif, bienveillant et valorisant sur les familles.

Les encourager à se faire confiance... et entendre, savourer, une mélodie bengali...



Tous à table!




Commentaire du site editionsmilan.com:

"Avec des couverts ou avec des baguettes, assis ou accroupi, à table ou dans la rue, seul ou à plusieurs, ce nouveau titre de la collection « Tour du monde » fait découvrir aux enfants les différentes façons de manger. Une première initiation aux traditions culinaires pour tous les petits gourmands !"


Une invitation au partage... vous n'auriez pas un petit creux?



Ecoles du monde




Commentaire du site editionsmilan.com:

"Notre tour du monde s’arrête enfin dans les écoles ! Pour découvrir dans quelles conditions les enfants vivent leurs premiers apprentissages tout autour de la planète. Une école sur l’eau, une autre dans le désert, des enfants qui étudient en plein air… Aux quatre coins de la planète, les enfants apprennent à lire et à écrire dans des lieux insolites ou plus classiques, dans des conditions confortables ou, au contraire, rudimentaires."

Un bel ouvrage de photos, les parents vont volontiers vers ces livres moins étiquetés "jeunesse".
Quand il y a la barrière de la langue, certains adultes me montrent ce qui ressemble à leur pays d'origine.

Une belle porte ouverte vers le dialogue et l'échange...