(1ère publication le 8 février 2014)
Le début d'après-midi a été très (trop) calme.
Puis ils sont arrivés, mamie, maman et trois enfants.
Peau mate, tête brune et cheveux longs.
Il y en a du mouvement! Ils veulent tout voir, tout découvrir, tout toucher.
Ils passent sans se poser de la salle d'attente à la salle de puériculture, des livres à la moto, de la poussette à la cabane, sans oublier la cuisine et le cheval à bascule, dans un joyeux déménagement!
Le niveau sonore monte.
Après quelques tentatives, je n'insiste pas dans la proposition de livres, visiblement le besoin est au mouvement. Je reste disponible pour eux par le regard et le sourire.
Arrive une autre famille, maman, bébé dans les bras et deux grands qui vont spontanément vers les livres. Nous commençons à raconter des histoires.
Les trois joyeux drilles continuent leurs expérimentations, ils nous regardent en passant, sans intérêt particulier et sans pause dans leur mouvement.
Le niveau sonore monte encore, sans intervention de la maman ou de la mamie.
Mamie s'est installée... et elle écoute les histoires. A mon invitation, elle se sert dans les livres. Elle en regarde quelques uns mais finalement, elle préfère écouter, le sourire aux lèvres. Elle essaye de faire venir ses petits-enfants, sans succès... et le niveau sonore augmente encore.
Une maman sort de la consultation avec son bébé, elle reçoit un appel de l'étranger et s'installe à coté de nous pour sa conversation. Elle parle vraiment fort, les enfants courent toujours autant.
Avec ceux qui écoutent l'histoire, nous nous rapprochons pour s'entendre sans que je hausse trop le ton. Alors mamie se concentre pour entendre la fin de l'histoire elle aussi, et sa surveillance des petits-enfants s'amenuise encore un peu plus !
Une assistante sociale sort de son bureau, excédée et demande « un peu de calme quand même pour pouvoir travailler ».
Tout d'un coup, maman et mamie interviennent, et le mouvement des enfants se fait plus discret. La limite a été posée et entendue, le mouvement s'apaise.
Installé dans la cabane, au fond du couloir, le plus grand me cherche du regard. Alors je m'approche et par la fenêtre, nous regardons ensemble une histoire de « loup qui fait peur ».
Et le moment magique arrive enfin, la rencontre a lieu : petit homme sort de sa cabane, prend le livre dans ses mains et se raconte l'histoire en cherchant mon approbation du regard.
Du coup, sa sœur s'installe à coté de lui et tourne les pages d'un livre par mimétisme. Les deux grands avec qui nous lisions, nous rejoignent et réclament leur part... nous voici tous assis par terre, dans la salle d'attente générale, un peu au milieu du passage ! Mais quel bonheur !
Mamie, sensible à cet équilibre fragile, sourit et ses yeux brillent un peu.
Et puis c'est l'heure du départ.
« Merci beaucoup madame » a dit mamie.
« Merci à vous ! »
Bonne continuation et au (grand) plaisir de vous revoir...
Le début d'après-midi a été très (trop) calme.
Puis ils sont arrivés, mamie, maman et trois enfants.
Peau mate, tête brune et cheveux longs.
Il y en a du mouvement! Ils veulent tout voir, tout découvrir, tout toucher.
Ils passent sans se poser de la salle d'attente à la salle de puériculture, des livres à la moto, de la poussette à la cabane, sans oublier la cuisine et le cheval à bascule, dans un joyeux déménagement!
Le niveau sonore monte.
Après quelques tentatives, je n'insiste pas dans la proposition de livres, visiblement le besoin est au mouvement. Je reste disponible pour eux par le regard et le sourire.
Arrive une autre famille, maman, bébé dans les bras et deux grands qui vont spontanément vers les livres. Nous commençons à raconter des histoires.
Les trois joyeux drilles continuent leurs expérimentations, ils nous regardent en passant, sans intérêt particulier et sans pause dans leur mouvement.
Le niveau sonore monte encore, sans intervention de la maman ou de la mamie.
Mamie s'est installée... et elle écoute les histoires. A mon invitation, elle se sert dans les livres. Elle en regarde quelques uns mais finalement, elle préfère écouter, le sourire aux lèvres. Elle essaye de faire venir ses petits-enfants, sans succès... et le niveau sonore augmente encore.
Une maman sort de la consultation avec son bébé, elle reçoit un appel de l'étranger et s'installe à coté de nous pour sa conversation. Elle parle vraiment fort, les enfants courent toujours autant.
Avec ceux qui écoutent l'histoire, nous nous rapprochons pour s'entendre sans que je hausse trop le ton. Alors mamie se concentre pour entendre la fin de l'histoire elle aussi, et sa surveillance des petits-enfants s'amenuise encore un peu plus !
Une assistante sociale sort de son bureau, excédée et demande « un peu de calme quand même pour pouvoir travailler ».
Tout d'un coup, maman et mamie interviennent, et le mouvement des enfants se fait plus discret. La limite a été posée et entendue, le mouvement s'apaise.
Installé dans la cabane, au fond du couloir, le plus grand me cherche du regard. Alors je m'approche et par la fenêtre, nous regardons ensemble une histoire de « loup qui fait peur ».
Et le moment magique arrive enfin, la rencontre a lieu : petit homme sort de sa cabane, prend le livre dans ses mains et se raconte l'histoire en cherchant mon approbation du regard.
Du coup, sa sœur s'installe à coté de lui et tourne les pages d'un livre par mimétisme. Les deux grands avec qui nous lisions, nous rejoignent et réclament leur part... nous voici tous assis par terre, dans la salle d'attente générale, un peu au milieu du passage ! Mais quel bonheur !
Mamie, sensible à cet équilibre fragile, sourit et ses yeux brillent un peu.
Et puis c'est l'heure du départ.
« Merci beaucoup madame » a dit mamie.
« Merci à vous ! »
Bonne continuation et au (grand) plaisir de vous revoir...