(1ère publication mars 2014)
C'est un papa soucieux qui arrive à la consultation avec sa fille.
Il est attentif et prévenant avec elle mais je sens une anxiété discrète chez lui, il est sur le qui-vive.
Petite souris va spontanément vers les livres et marque un temps d'arrêt. Je l'encourage et elle s'installe. Son regard est intense, son sourire discret et son comportement bien trop grave pour une enfant de son âge. Elle est comme son père tout en retenue.
Quand la puéricultrice arrive, le papa tente un échange en anglais, mais elle ne le comprend pas. Je les aide un petit peu mais mon anglais est très sommaire !
C'est leur première visite, ils sont arrivés tout récemment de l'étranger.
L'échange porte donc sur l'âge de l'enfant et les vaccins déjà réalisés.
Ils doivent attendre leur tour. Petite souris va regarder plusieurs livres, elle me dit les mots dans sa langue, papa les traduit en anglais et je les redis à mon tour en français.
Je tente une histoire mais petite souris revient vers l'imagier.
On dit que les enfants vont chercher ce qui est nécessaire à leur histoire.... découvrir, apprendre ces nouveaux mots qui résonnent dans ce nouveau quotidien. Bien sûr ! Elle choisit les photos colorées, les livres avec des animaux.
Devant sa fille dont le sourire s'éclaire un peu, papa se détend. Il m'interroge du regard avec son téléphone à la main. Je lui fais signe que oui. Je ne sais pas s'il a filmé ou pris des photos, mais il sourit.
Bien sûr, je peux imaginer le parcours des migrants mais je ne connais pas leur histoire et elle leur appartient.
Je peux juste témoigner de cet moment partagé : des livres à disposition, un peu de disponibilité, et le temps de l'enfance reprend ses droits.
Et même si c'est pour un court instant, cet instant là est précieux.
Le visage de petite souris m'accompagne, j'espère que je la reverrais...
(et il faut absolument que j'apprenne l'anglais!)
C'est un papa soucieux qui arrive à la consultation avec sa fille.
Il est attentif et prévenant avec elle mais je sens une anxiété discrète chez lui, il est sur le qui-vive.
Petite souris va spontanément vers les livres et marque un temps d'arrêt. Je l'encourage et elle s'installe. Son regard est intense, son sourire discret et son comportement bien trop grave pour une enfant de son âge. Elle est comme son père tout en retenue.
Quand la puéricultrice arrive, le papa tente un échange en anglais, mais elle ne le comprend pas. Je les aide un petit peu mais mon anglais est très sommaire !
C'est leur première visite, ils sont arrivés tout récemment de l'étranger.
L'échange porte donc sur l'âge de l'enfant et les vaccins déjà réalisés.
Ils doivent attendre leur tour. Petite souris va regarder plusieurs livres, elle me dit les mots dans sa langue, papa les traduit en anglais et je les redis à mon tour en français.
Je tente une histoire mais petite souris revient vers l'imagier.
On dit que les enfants vont chercher ce qui est nécessaire à leur histoire.... découvrir, apprendre ces nouveaux mots qui résonnent dans ce nouveau quotidien. Bien sûr ! Elle choisit les photos colorées, les livres avec des animaux.
Devant sa fille dont le sourire s'éclaire un peu, papa se détend. Il m'interroge du regard avec son téléphone à la main. Je lui fais signe que oui. Je ne sais pas s'il a filmé ou pris des photos, mais il sourit.
Bien sûr, je peux imaginer le parcours des migrants mais je ne connais pas leur histoire et elle leur appartient.
Je peux juste témoigner de cet moment partagé : des livres à disposition, un peu de disponibilité, et le temps de l'enfance reprend ses droits.
Et même si c'est pour un court instant, cet instant là est précieux.
Le visage de petite souris m'accompagne, j'espère que je la reverrais...
(et il faut absolument que j'apprenne l'anglais!)