vendredi 3 octobre 2014

30 avril, journée internationale de la non violence éducative

(1ère publication le 5 mai 2014)





« Pourquoi appelle-t-on cruauté le fait de frapper un animal, agression le fait de frapper un adulte et éducation le fait de frapper un enfant ? »

La journée de la non violence éducative existe en France depuis 10 ans.

Elle a été initiée par Catherine Dumonteil-Kremer . Conceptrice de stages parentaux « éduquer autrement », membre fondateur de l'Observatoire de la Violence Éducative Ordinaire, elle se situe dans la continuité des travaux du Conseil Européen visant l'abolition des châtiments corporels et le soutien à la parentalité positive :

Construire une Europe pour et avec les enfants – site du Conseil Européen :
« Dans la plupart des pays européens, la société tolère, et même approuve, certaines formes courantes de violence à l’égard des enfants, notamment celles infligées dans le cadre familial.
Toutefois, aucune religion, croyance, situation économique ou méthode "éducative" ne saurait justifier coups, gifles, fessées, mutilations, mauvais traitements, humiliations ou toute autre pratique portant atteinte à la dignité de l’enfant. Les instruments internationaux des droits de l’homme reconnaissent aux enfants le droit à une protection contre toutes les formes de violence, notamment les châtiments corporels, et ceci dans tous les environnements (maison, école, établissements pénitentiaires, structures d’accueil alternatives).
Un tiers des États membres du Conseil de l’Europe ont aboli les châtiments corporels et d’autres se sont engagés à réexaminer leur législation en la matière. Malgré cette évolution, qui va dans le bon sens, les châtiments corporels demeurent légaux dans la plupart des pays et sont encore considérés comme une forme acceptable de "discipline", en particulier à la maison. La licéité des châtiments corporels est également contraire au droit des enfants à une protection égale au regard de la loi.
Abolir le châtiment corporel des enfants nécessite d’agir à différents niveaux. Cela demande de modifier la législation en profondeur et d’adopter de nouvelles mesures permettant de garantir la bonne application des lois et d’orienter les personnes qui travaillent avec les enfants et les familles. Une sensibilisation générale s’impose également, afin d’informer le public des droits des enfants et de changer les attitudes et les comportements.
Interdire les châtiments corporels ne veut pas dire engager des poursuites contre les parents ou les culpabiliser : il s'agit de proposer des solutions alternatives viables à la discipline axée sur la violence. Ainsi, promouvoir une parentalité positive ou éduquer les enfants dans un environnement non violent et respectueux de leurs droits fondamentaux est une étape essentielle pour parvenir à un véritable changement.
L’Europe doit devenir un continent où le châtiment corporel des enfants n’existe plus. [...] »


A l'occasion de cette journée, les initiatives personnelles ou associatives pour inviter à la réflexion sur ce thème, sont soutenues par l'association « La Maison de l'Enfant ».

En Suède, la loi interdisant toute forme de punition corporelle, a été votée en 1979. A cette époque, 70% des citoyens suédois y étaient opposés. Vingt ans plus tard, ils n'étaient plus que 10%.

Alors que 18% des décès d'enfants suédois étaient attribués à la maltraitance en 1970, ce taux est aujourd'hui proche de 0%. En comparaison en France, ce sont à l'heure actuelle pas moins de 3 enfants par semaine qui décèdent des suites de maltraitance (Source UNICEF).

L'objectif de la loi suédoise n'a jamais été de criminaliser les parents contrevenants, mais plutôt de contribuer à faire évoluer les mentalités en faisant accepter l'idée que la violence ne saurait être utilisée comme méthode "éducative".

L'adoption de la loi s'est accompagnée d'une campagne de sensibilisation et d'information : distribution aux familles de brochures fournissant des solutions de rechange à la punition corporelle, conseils imprimés sur les packs de lait, etc…

C'est bien toute une société qui s'est trouvée concernée. Pas de culpabilisation mais un accompagnement , des explications, des rappels... pour un changement de culture.

En France, la proposition de loi faite à l’initiative du Conseil Européen a été refusée par les parlementaires en 2008. Pour autant, nous pouvons tous, à notre échelle, participer à une évolution des mentalités... pour s'approcher à notre tour d'un changement de culture !

La toile fourmille de sites évoquant la communication non-violente, la parentalité positive, des familles partagent leurs expériences, leur cheminement...
On peut citer:
le blog de Catherine Dumonteil-Kremer

site de l'Observatoire de la Violence Éducative Ordinaire

le magazine PEPS

Mais à vous de chercher, vous en trouverez certainement d'autres!

Bonne lecture!